[Grâce de l'Egide] Missive à sieur Rosco

Sieur Rosco,

Voici déjà plusieurs jours que je voulais vous faire cette demande.
C'est en parlant avec une amie du contrat de protection rapprochée concernant sieur Terry ainsi que dame Belle - je sais qu'elle n'apprécie pas être appelée dame mais, comme elle n'y a aucune raison qu'elle lise ce courrier, je me permets d'utiliser la formulation sociale des titres en vigueur dans votre société - suite à leur agression et au court séjour qu'ils ont effectués dans votre estimé établissement que nous est venue l'idée suivante.

Les innocentes personnes qui ont été victimes de regrettables agressions - je ne parle évidemment pas des réglements de compte entre malfrats - peuvent, une fois leur vie hors de danger et les premiers soins effectués par votre personnel dévoué, ressentir le besoin d'être protégé lors de la sortie de votre établissement. Souvent invalides, parfois encore choquées, j'ai souvent remarqué que ces personnes craignaient, et c'est compréhensible, de quitter l'enceinte rassurante de l'hôpital.

Peut-être ces personnes seraient-elles heureuses de savoir que la Grâce de l'Egide peut leur offrir un bras protecteur et les raccompagner à leur domicile ou à quelques endroits qu'elles le désirent. Dans cet esprit, seriez-vous d'accord pour afficher dans vos locaux - sans doute à l'accueil - un parchemin présentant nos services ?
Si cette proposition vous agréée, je vous ferai parvenir l'affichette très prochainement.

Que la Lumière vous guide dans votre tâche.


Ambre,
Grâce de l'Egide.

Le 25/01/35

Hôpital H.Montgomery
Hurlevent

Ambre,

J'ai bien reçu votre courrier et je trouve votre grâce remarquable, celle de l'égide j'entends, dans le sens où c'est tout à votre honneur de porter secours à ces personnes.

Deux points cela dit me chiffonnent, le premier est que je ne suis pas juge, et qu'à l'hôpital nous soignons sans distinction, je ne saurai donc vous dire avec certitude qui sont les "innocentes personnes qui ont été victimes de regrettables agressions" et qui sont les "malfrats victimes de règlements de compte", pour reprendre vos propos, et dans certains cas ce n'est pas si évident que cela.

Le second point, et non des moindre, est que les patients de l'hôpital nous font confiance et comme vous l'avez dit certaines rechignent à quitter l'hôpital, mais nous les accompagnons dans cette démarche, soit en leur proposant un soutien psychologique soit des séances de rééducation à domicile, mais il est clair que dans tous les cas nous ne pouvons nous substituer à la Grâce de l'égide en matière de protection rapprochée.
Cependant la confiance, que nous avons su instaurer, a pu s'établir que part un travail exemplaire et des décisions parfois douloureuses mais nécessaire à la bonne marche de l'hôpital. Décision, que j'ai pu prendre avec le conseil en étant aux commandes.
Ce que je veux dire c'est que même si je vous connais et si je vous fais confiance, je ne peux me prononcer pour votre ordre et je ne peux garantir à mes patients une confiance aveugle en tous vos membres que je ne connais même pas.

Cela dit sans avoir une affiche et lorsque nous ferons les sorties de ces patients nous pourrons leur mentionner oralement que votre ordre existe.

Ethan Rosco
Administrateur de l'hôpital H.Montgomery

Sieur Ethan, estimé administrateur,

Je vous remercie de votre franche réponse et de vos compliments sur notre modeste compagnie.

Je peux très aisément vous rassurer quant au premier point qui vous chiffonne - je m'en voudrais terriblement de vous chiffonner car vous me semblez encore jeune, même pour un humain, et il me semble évident que la ville toute entière souffrirait de votre perte.
Je n'imaginais pas les malfrats choqués et timides comme de jeunes faons à l'idée de sortir de l'enceinte rassurante de votre établissement mais, après tout, pourquoi pas ? De plus, la Grâce ayant reçu de nombreuses propositions louches - l'amalgame semble vite fait entre une compagnie civile de protection et une bande de mercenaires -, nous insistons sans doute lourdement sur notre respect des lois en vigueur. Ceci clairement posé, il est évident que nous n'allons en aucun cas nous substituer au Guet et interroger une personne convalescente avant de l'escorter !

Pour le second point hélas je ne peux rien faire. Nous avons choisi d'effectuer notre travail avec discrétion toujours, et humilité parfois, là où d'autres feraient sans doute étalage de leur force et de leur probité. Si vous avez le moindre doute sur nos engagements, je pense que la Chancellerie, ainsi que les plus hautes instances du Guet, pourront vous rassurer.

Quoi qu'il en soit, cette réserve à engager votre confiance vous honore et je vous remercie de l'offre que vous nous faites de mentionner oralement la Grâce à vos patients sortants.

Que les Naaru éclairent votre chemin.


Ambre,
Grâce de l'Egide.